Mon enfant n'écoute rien

Dans le mot consigne, il y a "signe" ce qui signifie que je dois donner assez de détails à mon enfant pour que la consigne puisse être suivie.

Très souvent, un enfant qui n'écoute pas, c'est qu'il n'a compris ce que l'on attendait de lui. C'est le cas quand on lui parle depuis une autre pièce, sans contact visuel, par exemple. La légèreté de sa réponse est la hauteur de la légèreté avec laquelle on a posé la question. La réponse est proportionnelle à l'intentionalité. "Ai-je assez détaillé ma consigne?"

Il s'agit de vérifier la consigne une fois qu'on l'a énoncée. Il faudrait prendre son enfant par les mains, le regarder dans les yeux pour vérifier qu'il a entendu et compris. Lui faire répéter avec ses propres mots.

La consigne est un contrat qui engage de façon bilatérale. Celui qui la donne doit la rendre réalisable et compréhensible. L'enfant, lui, doit l'accepter ou pas.

Si la consigne est lancée sous la forme d'une injonction et non d'un souhait, on risque d'arriver à un dérapage, à un refus de consigne. Il n'y a pas que le "quoi" qui est en jeu, il y a aussi le "comment" je vais formuler ma consigne : "Est-ce que tu penses que tu pourrais ... ?", "Ca me rendrait bien service si tu pouvais ..."

Il convient de prendre son enfant en partenaire. Il n'exécute pas nos ordres parce qu'on a un pouvoir sur lui en tant que parent. Quand l'enfant montre un refus de consigne, c'est le "comment" qui est en jeu, une autorité qui lui semble mal placée et il le spécifie.

Quand notre enfant ne respecte pas la consigne, il convient de faire une double vérification : 

• La consigne est trop compliquée et n'a pas été comprise.
• La consigne est mal formulée. Elle n'appelle pas de collaboration de l'enfant.

Si l'on veut que les consignes soient appliquées, il ne faut pas les formuler sous forme d'injonctions : "Brosse-toi les dents."

L'idéal serait de créer du sens pour ne pas avoir besoin de lui rappeler la même consigne sans cesse. Sinon l'enfant l'a tellement entendue qu'il ne l'entend plus. Si on veut qu'il nous entende à nouveau, il faut casser cette dynamique et prendre un moment avec son enfant pour créer des rappels à l'ordre qui lui parlent, créatifs ou humoristiques.

Par exemple, on peut lui proposer de créer ensemble, un tableau des tâches à effectuer tous les matins et tous les soirs avec des petits dessins que l'on fait avec lui. L'idée est de co-construire une solution avec son enfant pour qu'il se l'approprie.

En réalité, la question est ce que l'on vise. Vise-t-on les tâches objectives ou bien le méga-objectif qui est de le rendre autonome pour ne plus que l'on ait besoin de lui dire sans cesse la même chose. Ce méga-objectif nécessite de lui créer ce besoin avec fierté, de l'aider à prendre les commandes de sa propre vie.

Etonnamment cette prise en charge qu'il va s'approprier va se décliner aussi dans son travail.

Dans un énoncé, il y a une indication dans le texte qui va lui permettre de réaliser son exercice. C'est cette traduction, ce décodage qui posent problème.

N'hésitez pas à lire avec lui la consigne et à prendre un marqueur pour surligner les mots qu'il ne comprend pas, ceux qui sont utiles, etc. L'objectif est qu'il s'approprie la consigne, c'est-à-dire qu'il en comprenne le sens.

Il faut lui apprendre à avoir une exploration systématique de la phrase. Chaque mot doit être analysé, compris. Certains enfants ont une intelligence globale. Ils lisent les premiers et derniers mots de l'énoncé et répondent de façon impulsive. Il faut les freiner, leur apprendre à lire chaque terme, leur donner le goût de la recherche.

Retrouvez Sylvie dans notre formation Un problème vous préoccupe ... Parlons-en !