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Laissons nos enfants prendre leur envol

J'ai coutume de penser qu'un enfant qui arrive sans encombre à sa majorité relève du miracle. Quand on y pense, la vie est pleine de dangers potentiels.

Laissons nos enfants prendre leur envol
By Sandrine Dirani
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Protégez vos enfants

J'ai coutume de penser qu'un enfant qui arrive sans encombre à sa majorité relève du miracle. Quand on y pense, la vie est pleine de dangers potentiels. Nos enfants avancent tels des bolides sur leurs trotinettes, sont attirés par les prises électriques comme par des aimants, sont tentés de sauter de la fenêtre pour voir s'ils sont capables de voler comme des supers héros. On a beau leur répéter de faire attention, rien n'y fait. Leur insouciance finit toujours par prendre le dessus, là où notre conscience ne nous laisse plus au repos. Parce que nous, parents, on sait qu'il suffit d'une fois pour que tout bascule.

Alors, on les entoure de nos soins, on redouble d'attention pour empêcher les bobos. On voudrait les maintenir le plus longtemps possible dans notre cocon pour éviter l'inévitable. Ils vont tomber, ils vont se faire mal. Ils vont avoir des peines de coeur. Ils vont être trahis. On ne pourra pas les prémunir contre tout. Tous les excès se justifient alors pour protéger nos têtes blondes : interdire les cordes à sauter suite à un malencontreux accident, les surveiller sans discontinuer, etc.

Mais ne les empêchez pas d'échouer 

Lenore Skenazy, fer de lance du mouvement Free Range Kids ("enfants élevés en plein air") aux Etats-Unis, dénonce cette attitude sur-protectrice des parents qui empêche leurs enfants de gagner en autonomie. Cela lui a valu le titre d'"America's Worst Mom" (pire mère d'Amérique". Car on ne badine pas avec la sécurité de nos enfants. Ce n'est pas matière à plaisanterie!

Pourtant, tomber, c'est l'opportunité d'apprendre à se relever. L'échec est le premier pas vers la réussite. "Comment peut-on enseigner à gérer les affects et les conflits, la frustration et le chagrin, en préservant les enfants de tout désagrément émotionnel?" dit le directeur d'école Sylvain Obholtz. Absurde de vouloir protéger nos enfants de la réalité de la vie.

Et avoir le temps d'être des enfants, avec des jeux d'enfants

Malsain dirait même le spécialiste de la psychologie du développement Peter Gray. Pour lui, l'enfance de leurs enfants est devenue une sorte d'investissement pour les parents. Le temps est compté, il faut capitaliser sur chaque minute pour gagner en compétence et en savoir. Cette course contre le temps se fait au détriment du temps libre pour jouer. Or, selon lui, le jeu est le plus grand espace d'apprentissage pour l'être humain. A travers le jeu, il va lui-même apprendre à appréhender les dangers seul. "L'espèce humaine n'aurait pas survécu si elle n'était pas douée pour évaluer les dangers." Et si la meilleure des protections était alors de les laisser explorer par eux-mêmes quitte à risquer quelques genoux écorchés ?

Expérimenter est le meilleur outil de la confiance en soi

"Ils ont besoin de s'éloigner des adultes" pour se créer leur univers et gagner en confiance en eux. Et Lenore Skenazy de conclure "Est-ce qu'on a à ce point perdu confiance en nos enfants pour croire qu'ils ne peuvent pas faire face à une défaite?"

Et vous, acceptez-vous de laisser votre enfant échouer pour apprendre? Racontez-nous ces moments où vous avez été obligé de lâcher pour les aider à grandir et à gagner en autonomie.


http://mobile.lemonde.fr/m-perso/article/2016/05/13/et-si-on-lachait-la-bride-a-nos-enfants_4919151_4497916.html?xtref=http://m.facebook.com

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Présenté par: Sandrine
le 10 Octobre 2016
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Commentaire(s)
Clothilde M
Je me suis posé cette question avec mon aîné lorsqu'il a commencé à avoir des devoirs à la maison en primaire. Fallait-il le surveiller jour après jour, devoir après devoir, et corriger chacun de ses exercices? C'est comme ca que j'ai commencé, au moins pour lui donner une trame et un modèle. Mais finalement, voyant qu'il s'en sortait bien j'ai décidé de finalement le laisser être autonome. Ce qui voualit dire que certains devoirs n'étaient pas forcément bien faits, voir qu'il y avait des oublis. BIen sûr je surveillais le résultat (evaluations etc.) et j'étais prête à reprendre la main si l'expérience tournait mal. Mais j'ai surtout discuté avec lui pour qu'il comprenne bien l'enjeu d'être autonome. Je n'ai insisté que sur une chose, l'horaire fixe auquel il devait s'y mettre tous les soirs. Finalement, après plusieurs mois de flottement, il est aujourd'hui complètement autonome et resposnable. Il vient me voir s'il a besoin d'aide. Il lui arrive de faire des erreurs. Parfois, rarement, par acquis de conscience je fais une vérification légère. Mais fondamentalement, il se débrouille seul, je n'ai même plus à surveiller l'horaire. Je pense qu'ainsi il est mieux préparé pour son entrée au collège. Alors bien sûr cet exemple précis ne s'applique sans doute pas à tous les cas, mais l'idée est là.
14/10/2016
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