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Face aux TSLA, l'attitude du prof est déterminante

Alors que 5 à 10% des enfants par classe sont dys, les professeurs manquent de temps et de formation pour adresser ces élèves. Consciente du fait que le corps enseignant a besoin d’aide pour pouvoir individualiser les apprentissages et aider tous les élèves, Delphine de Hemptinne, orthophoniste belge, a décidé de consacrer une série de six ouvrages aux Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages (TSLA). Ces livres ont pour vocation d’accompagner aussi bien les parents que les professeurs à mieux comprendre ces troubles pour mieux les appréhender. Elle y délivre des conseils pratiques à mettre en œuvre à l’école comme à la maison.

Face aux TSLA, l'attitude du prof est déterminante
By Sandrine Dirani
Sommaire
Stage 'Atelier de philosophie'
Du 8 au 12 avril
Pour des groupes d'enfants de 8 à 12 ans

Alors que 5 à 10% des enfants par classe sont dys, les professeurs manquent de temps et de formation pour adresser ces élèves. Consciente du fait que le corps enseignant a besoin d’aide pour pouvoir individualiser les apprentissages et aider tous les élèves, Delphine de Hemptinne, orthophoniste belge, a décidé de consacrer une série de six ouvrages aux Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages (TSLA). Ces livres ont pour vocation d’accompagner aussi bien les parents que les professeurs à mieux comprendre ces troubles pour mieux les appréhender. Elle y délivre des conseils pratiques à mettre en Å“uvre à l’école comme à la maison.

Que sont les troubles spécifiques du langage et des apprentissages ?

Les TSLA sont des troubles de neuro développement qui perturbent l’apprentissage de certaines notions fondamentales comme la lecture, l’orthographe, ou la compréhension des nombres. Ils apparaissent dès le plus jeune âge de l’enfant même si, seul le fait d’être confronté à l’apprentissage, permettra de le révéler. Dès les premiers apprentissages, on peut déceler les TSLA. La dyslexie ou encore la dysorthographie peuvent être diagnostiquées dès les 8 ans de l’enfant. La dyscalculie, quant à elle, peut être décelée en maternelle quand l’enfant aura du mal à comprendre que 2 est supérieur à 1 par exemple. Ainsi, même s’il ne faut pas paniquer au moindre blocage de son enfant et lui laisser le temps d’appréhender les apprentissages à son rythme, il faut rester vigilant aux signes qui pourraient être annonciateurs.

Que faire quand un TSLA est diagnostiqué ?

Quand le problème neurodéveloppemental est avéré (c’est-à-dire qu’il y a un dysfonctionnement physiologique et neurologique), il convient d’alerter le corps enseignant. Le parcours de l’enfant peut être adapté en fonction de son trouble pour lui éviter d’être en situation d’échec et de développer, petit à petit, un manque de confiance en lui. Les solutions sont nombreuses : recours à des outils d’aide spécifiques (ordinateurs, calculatrice), adaptation du temps imparti pour un examen, travail en groupes, etc. Mais au-delà des aménagements, le plus important est la façon dont le professeur va considérer et accompagner l’enfant.

Le rôle du professeur est essentiel.

Sa bienveillance sera la clé pour que l’enfant se sente à l’aise et intégré. Son attitude sera déterminante : ni dans la compassion, ni dans le dénigrement juste dans l’aide et le soutien au quotidien. L’idée est de permettre à l’enfant d’oublier qu’il a un trouble et de lui faire comprendre que, ce trouble mis à part, il a exactement les mêmes aptitudes que ses camarades de classe. Plus le professeur l’aura intégré, plus les autres élèves l’accepteront comme une donne et moins l’enfant sera marginalisé et stigmatisé. C’est par le regard de ceux qui nous entourent que l’on construit en grande partie notre image de nous. Le regard de l’enseignant est à ce titre essentiel pour permettre à un enfant de grandir et de développer une saine estime de lui-même. La formation du corps enseignant est donc plus que jamais primordiale pour accompagner ces enfants sur la voie de l’épanouissement et de la réussite scolaire.

Et pour les élèves qui ont des blocages sans forcément de troubles neurologiques ?

Au-delà de la dyslexie, d’autres troubles existent et sont peut-être encore plus méconnus que cette première. L’un d’entre eux, toujours lié à l’univers des mots et de l’orthographe, est la dysorthographie. Il s’agit de la difficulté qu’éprouve une personne à fixer l’orthographe qu’elle soit d’usage ou grammaticale et à ancrer les mots dans sa mémoire. Cette personne aura beau lire et être confrontée des milliers de fois à un même mot, elle ne parviendra pas pour autant à se rappeler de la façon dont il s’écrit. Beaucoup de parents nous appellent démunis. Ils sont dans un doute angoissant. Après avoir cru pendant des années que leur enfant était paresseux, ne faisait pas assez d’efforts ou pire le faisait exprès, ils réalisent tout-à-coup que leur enfant n’imprime pas les mots. Des méthodes innovantes qui mêlent mémoires auditive, visuelle et kinesthésique existent et font des miracles auprès des petits et des grands.  En 12 heures, ses formatrices arrivent à réparer des enfants et des adultes, fâchés avec les mots.

De la même façon, au-delà de la dyscalculie, de nombreux enfants connaissent des blocages en mathématiques qui vont mettre à mal leur scolarité ainsi que leur confiance en eux.  C’est pourquoi, Michel Vigier, Président de l’Association française contre l’innumérisme a mis au point la méthode des Abaques. A l’aide du boulier chinois et de tableaux, il réconcilie les enfants avec les nombres, le calcul, la lecture d’énoncés et la résolution de problèmes.

 Retrouvez l’interview de  Delphine de Hemptinne

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Présenté par: Sandrine
le 29 Juin 2018
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